Les mains d'une femme qui tient une pilule devant plusieurs plaquette posée en arrière plan

Mon témoignage suite à ma perte de poids après l’arrêt des antidepresseurs

La relation entre les antidépresseurs et le poids est complexe. Je le sais, je l’ai vécu. Pendant trois ans, les antidépresseurs m’ont aidée à traverser une période difficile, mais ils ont aussi modifié mon rapport à la nourriture et mon métabolisme. Aujourd’hui, je partage mon histoire pour celles et ceux qui vivent une situation similaire.

Quel est l’impact des antidépresseurs sur mon poids : une prise progressive ?

une femme qui regarde son reflet dans le miroir

Quand j’ai commencé mon traitement, mon médecin m’avait prévenue : une prise de poids était possible. En trois ans, j’ai pris 12 kilos, progressivement, presque insidieusement. Les antidépresseurs avaient augmenté mon appétit, particulièrement pour les glucides. Mes fringales nocturnes étaient devenues incontrôlables.

Mon corps avait changé, mais à l’époque, ma santé mentale était la priorité. Les médicaments m’aidaient à remonter la pente, alors j’acceptais ces changements physiques comme un moindre mal. J’ai appris à vivre avec ce nouveau corps, même si parfois, mon reflet dans le miroir me perturbait.

Les changements ne se limitaient pas qu’au poids. Ma sensation de satiété avait disparu, comme si mon corps ne savait plus me dire « stop » pendant les repas. Je me retrouvais souvent à grignoter sans faim réelle, particulièrement en soirée. Cette modification de mon comportement alimentaire était directement liée aux effets du traitement sur les neurotransmetteurs.

Mon parcours de sevrage : entre espoir et patience

Une fois stabilisée, mon psychiatre et moi avons décidé d’arrêter progressivement le traitement. Le sevrage a duré quatre mois, avec une diminution très graduelle des doses. Cette période a été marquée par plusieurs changements physiques :

  • Un retour progressif de ma sensation naturelle de satiété après 2 mois de sevrage
  • Une diminution des fringales sucrées dès la première réduction de dose
  • Un regain d’énergie me permettant de reprendre une activité physique régulière
  • Une amélioration de la qualité de mon sommeil influençant positivement mon appétit

Cette transition n’a pas été simple. J’ai dû réapprendre à écouter mon corps, à distinguer la faim émotionnelle de la faim physique. Mon psychiatre m’a accompagnée tout au long du processus, s’assurant que mon moral restait stable. Les premiers mois ont été les plus délicats, avec des moments de doute et d’impatience.

Quelles sont les étapes clés de ma perte de poids naturelle ?

La perte de poids s’est faite naturellement, sans régime restrictif. Mon corps retrouvait petit à petit son équilibre d’origine. J’ai perdu 8 kilos en six mois, principalement grâce à la disparition des compulsions alimentaires et au retour d’un métabolisme plus efficace. J’ai noté que ma digestion s’améliorait également, les ballonnements diminuaient progressivement.

Le sport a joué un rôle crucial dans ce processus. J’ai commencé par la marche, puis le yoga, avant de me mettre à la natation. L’activité physique m’a aidée à maintenir un bon moral tout en sculptant progressivement ma silhouette. Au début, je marchais 30 minutes par jour, puis j’ai augmenté graduellement la durée et l’intensité de mes activités.

L’aspect social a également été déterminant. Je me suis entourée de personnes bienveillantes qui comprenaient mon parcours. Certaines avaient vécu des expériences similaires et leurs conseils m’ont été précieux. Nous avons même créé un petit groupe de marche hebdomadaire, alliant activité physique et soutien mutuel.

Qu’en est-il de mon nouveau rapport à l’alimentation et à mon corps ?

Aujourd’hui, deux ans après l’arrêt complet du traitement, j’ai retrouvé un poids stable, proche de celui d’avant les antidépresseurs. Plus important encore, j’ai développé une relation plus saine avec mon corps et l’alimentation. Je mange quand j’ai faim, je m’arrête quand je suis rassasiée. J’ai appris à apprécier les aliments pour leur goût plutôt que pour leur effet réconfortant.

Cette expérience m’a appris la patience et la bienveillance envers moi-même. La perte de poids n’était pas un objectif en soi, mais plutôt la conséquence d’un retour à l’équilibre global. Je sais maintenant que chaque corps réagit différemment et qu’il n’existe pas de solution miracle. J’ai aussi compris l’importance de ne pas se comparer aux autres, chaque parcours étant unique.

La tenue d’un journal alimentaire m’a beaucoup aidée pendant cette période. Non pas pour compter les calories, mais pour noter mes émotions liées à l’alimentation et identifier les schémas qui se répétaient. Cet outil m’a permis de prendre conscience de mes habitudes et de les modifier en douceur.

Si vous vivez une situation similaire, gardez à l’esprit que votre santé mentale reste la priorité. N’arrêtez jamais un traitement sans l’accord et le suivi de votre médecin. L’arrêt des antidépresseurs doit toujours se faire de manière progressive et supervisée. En cas de doute ou d’inquiétude concernant votre poids ou votre traitement, consultez rapidement un professionnel de santé qui pourra vous accompagner de manière personnalisée. Chaque personne réagit différemment à l’arrêt du traitement, et il est essentiel de respecter le rythme de son corps.

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